Annie Ernaux a reçu ce jeudi 6 octobre 2022, le prix Nobel de Littérature. C'est la première femme française à recevoir cette distinction.
J'ai été emportée dans la "Passion simple" d'Annie Ernaux, qui nous témoigne qu'"À partir du mois de septembre l'année dernière, je n'ai plus rien fait d'autre qu'attendre un homme : qu'il me téléphone et qu'il vienne chez moi."
Une femme
L'événement
...
Et, c'est dans "La place" qu'elle exprime ce qu'est de devenir, ce que c'est que de s'extraire de sa condition, de ses déterminismes qu'ils soient sociaux, culturels ou identitaires.
"Enfant, quand je m'efforçais de m'exprimer dans un langage châtié, j'avais l'impression de me jeter dans le vide. Une de mes frayeurs imaginaires, avoir un père instituteur qui m'aurait obligée à bien parler sans arrêt en détachant les mots. On parlait avec toute la bouche. Puisque la maîtresse me "reprenait", plus tard j'ai voulu reprendre mon père, lui annoncer que "se parterrer" ou "quart moins d'onze heures" n'existaient pas. Il est entré dans une violente colère. Une autre fois : "Comment voulez-vous que je ne me fasse pas reprendre, si vous parlez mal tout le temps !" Je pleurais. Il était malheureux. Tout ce qui touche au langage est dans mon souvenir motif de rancoeur et de chicanes douloureuses, bien plus que l'argent." La place, extrait - Annie Ernaux - Prix Nobel de Littérature, 2022.
Un arrachement, une violente rupture, une obligatoire déloyauté, ...
Une souffrance à assumer.
Aors, que j'écris les prochaines pages de mon prochain livre, cette haute distinction m'apparait comme une invitation et un cri pour toutes les femmes, pour toutes les minorités à sortir du silence et à dire, à écrire. Nous ne sommes pas seules, je ne suis pas seule.
Alors que Carmina Burana résonnait dans mes oreilles, ce dimanche matin, je relisais ce qui me semble donner le ton à ce que je vous proposerai le 8 mars 2023.
"Je suis née en 1981. Dès que j’ai eu conscience de l’information, j’ai suivi un nombre incalculable de crises, s’enchaînant les unes après les autres et menaçant nos libertés. Depuis la première Guerre du Golfe en 1990, je n’ai aucun souvenir d’une époque calme et sereine dans le monde et en France. Souvenez-vous : en cas de crise, les premières à être sacrifiées sont les femmes. Lorsque nous nous mettons en position de dépendance vis-à-vis de l’extérieur, nous sommes beaucoup plus vulnérables face aux crises, et nous marchons sur un fil ténu et inconfortable, qui menace à tout moment de nous faire basculer dans le vide. Pour avancer librement, il vous faut remplacer ce fil par un socle solide, fermement rattaché à votre identité profonde et à votre potentiel à mettre en œuvre. Rien n’est gravé dans le marbre dans la vie, alors devenez le marbre. Reprenez votre pouvoir d’agir. Développez vos capacités d’adaptation, apprenez à vous connaître en profondeur, soyez consciente de vos ressources capacitaires, vous devrez un jour ou l’autre y puiser pour rebondir. Nous ne vivons pas dans un monde féérique et je ne veux pas vous vendre une vie faite de licornes et de paillettes à tout instant. Je vous offre simplement la possibilité de développer pleinement votre autonomie, d’être en mesure de mobiliser votre potentiel et de vous sentir plus puissante, plus libre. Avant de pouvoir surfer sur des vagues de tsunami, vous devez d’abord apprendre à rester debout.
Le monde a besoin de vous"
Alors, allons-y, on s'arrache !
Dr. Ida GENNARI - EL HICHERI
PSYCHOLOGUE SCEAUX PARIS
Spécialiste de soutien et de l'accompagnement des femmes HPI
Psy&Co Développement